Les risques sont-ils les mêmes pour le diabète de type 1 et le diabète de type 2 ? Si ce n’est pas le cas, quelles sont les différences ?
D’après les directives, les personnes atteintes de diabète de type 1 présentent un risque élevé d’acidocétose diabétique (ACD). Il est clair que certaines personnes atteintes de diabète de type 1 ne devraient pas jeûner : celles dont l’HbA1c est supérieure à 9 % ; ou encore les personnes présentant une insensibilité à l’hypoglycémie, une maladie rénale ou des complications macrovasculaires et les femmes enceintes. Cela vaut aussi pour les personnes atteintes de diabète de type 2.
De nombreuses personnes atteintes de diabète de type 1 et de type 2 qui insistent pour faire le jeûne s’en sortent parfaitement avec une supervision et un soutien adéquats et moyennant le respect de certaines règles.
L’autosurveillance de la glycémie est-elle autorisée pendant le ramadan ?
L’autosurveillance de la glycémie est autorisée pendant le jeûne. En fait, elle renforce la sécurité des personnes et améliore la gestion de la glycémie. Les personnes concernées sont encouragées à tester plus souvent leur glycémie pendant le jeûne. Les experts ont confirmé à la quasi-unanimité que l’autosurveillance de la glycémie n’affecte pas le jeûne. Il est également conseillé de vérifier la glycémie en cas de développement de symptômes et de rompre le jeûne si la glycémie est <70 mg/dl.
En général, les repas pris pendant le ramadan sont très riches en calories et peuvent également contenir des aliments à forte teneur en glucides et en matières grasses. Que doivent faire les personnes atteintes de diabète lors de ces repas ?
Le sentiment que le repas de l’« après-jeûne » (iftar) doit être copieux est davantage une attitude comportementale. Les festins à la mode n’ont rien à voir avec le ramadan ou le jeûne. En réalité, consommer des repas copieux avant et après le jeûne va à l’encontre de l’esprit même du jeûne.
Quoi qu’il en soit, si les gens sont amenés à consommer davantage de calories, nous leur suggérons de procéder à des ajustements des doses de médicaments en conséquence. Pendant le ramadan, une activité physique est généralement pratiquée durant 45 minutes par jour après la prière de l’iftar. Pour les personnes qui ne pratiquent pas une activité physique régulière, il peut s’agir là d’un excellent point de départ pour la mise en place d’un programme d’exercice après le ramadan. De plus, certaines données probantes montrent que les personnes en surpoids qui respectent les conseils diététiques perdent beaucoup de poids pendant le ramadan.
En quoi les professionnels de la santé peuvent-ils aider les personnes atteintes de diabète qui décident de jeûner ?
Tout programme éducatif axé sur le ramadan doit couvrir les points fondamentaux suivants : la quantification des risques, la surveillance de la glycémie, des conseils concernant les liquides et la nourriture, des conseils en matière d’activité physique, les ajustements des médicaments et quand rompre le jeûne.
L’Alliance internationale du diabète et du ramadan (DAR) de la FID œuvre au niveau mondial pour améliorer la sensibilisation des prestataires de soins grâce à des directives sur le jeûne en toute sécurité chez les personnes atteintes de diabète. Les prestataires de soins sont encouragés à éduquer les personnes atteintes de diabète et les communautés aux risques du jeûne et aux mesures de sécurité.