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Clipboard with written prescription statins and stethoscope

Une étude rétrospective de milliers de dossiers médicaux de patients (États-Unis) a découvert que les personnes sous statines pour diminuer leur cholestérol ont au moins deux fois plus de risques de développer le diabète de type 2 que celles qui ne prennent pas ce médicament. Par ailleurs, la durée de prise du médicament affecte également le risque. En effet, les personnes sous statines depuis plus de deux ans ont plus de trois fois plus de risques de développer un diabète de type 2.

Les statines augmenteraient-elles le risque de diabète de type 2 ?

Les statines sont une classe de médicaments qui aide à réduire le cholestérol et la pression artérielle et, partant, le risque de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébral. Elles sont prescrites à au moins 200 millions de personnes à travers le monde. Les chercheurs et les experts ont longtemps critiqué la sur-prescription de statines et l’exagération des bénéfices de ce médicament. Ces deux facteurs peuvent conduire à des bénéfices minima, à une hausse des coûts des médicaments sur prescription et à des effets secondaires potentiels. Pour compliquer encore la situation, les autorités compétentes de par le monde ont mis en place des directives très différentes.

Publiée dans la revue Diabetes Metabolism Research and Reviews, l’étude englobait 4 683 hommes et femmes qui n’étaient pas atteints de diabète, étaient des candidats pour les statines en raison d’un risque de maladie cardiaque et n’avaient pas encore pris le médicament au début de l’étude. Environ 16 % des participants (755 patients) se sont finalement vu prescrire des statines pendant l’étude, qui s’est déroulée de 2011 à 2014. L’âge moyen des participants était de 46 ans.

Les scientifiques et les cliniciens doivent examiner plus à fond l'impact des statines sur le métabolisme humain, en particulier l'interaction entre le métabolisme des lipides et des glucides

«  »« L’analyse détaillée des dossiers médicaux et d’autres données recueillies auprès des patients d’un plan d’assurance privé permet de se faire une idée réelle de la manière dont les efforts pour réduire les maladies cardiaques pourraient contribuer au développement d’un autre problème médical majeur », a expliqué Victoria Zigmont, qui dirigeait l’étude en tant qu’étudiante de cycle supérieur en santé publique au sein de l’Université d’État de l’Ohio.

Pour Randall Harris, co-auteur de l’étude et professeur de médecine et de santé publique au sein de l’Université d’État de l’Ohio, les résultats laissent entendre que les personnes sous statines doivent être suivies de près afin de détecter tout changement dans le métabolisme du glucose, de même que recevoir des conseils spéciaux en matière d’alimentation et d’activité physique à des fins de prévention.

« Bien que les statines présentent des avantages clairs chez les patients appropriés, les scientifiques et les cliniciens doivent examiner plus avant l’impact des statines sur le métabolisme humain, en particulier l’interaction entre le métabolisme des lipides et des glucides », a expliqué Steven Clinton, co-auteur, professeur de médecine et membre du Comprehensive Cancer Center de l’État de l’Ohio.

Les chercheurs ont pris soin de prendre en compte de nombreux facteurs de confusion afin de déterminer avec plus de précision si les statines étaient susceptibles d’avoir conduit au développement du diabète. Ces facteurs incluaient le sexe, l’âge, l’origine ethnique, le niveau d’éducation, le taux de cholestérol et de triglycérides, l’indice de masse corporelle, le tour de taille et le nombre de visites chez le médecin.

« Les statines sont très efficaces pour la prévention des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux. Je ne recommanderais jamais à des patients d’arrêter les statines sur la base de cette étude, mais celle-ci doit ouvrir la voie à de nouvelles discussions sur la prévention du diabète de type 2, ainsi que sur la sensibilisation des patients et des prestataires de soins à ce problème », a déclaré Victoria Zigmont.

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