03 octobre 2018
De nouvelles recherches examinant les tendances de l’insécurité alimentaire chez les personnes souffrant d’un diabète diagnostiqué, d’un diabète non diagnostiqué et de prédiabète sur la base de données recueillies aux États-Unis entre 2005 et 2014 ont établi que les personnes atteintes de prédiabète et de diabète non diagnostiqué avaient davantage de risques d’être confrontées à l’insécurité alimentaire.
On parle d’insécurité alimentaire lorsque la disponibilité d’aliments sains ou la capacité d’acquérir de tels aliments est limitée. L’insécurité alimentaire affecte la capacité d’un individu à gérer sa maladie (un diabète de type 2, par exemple) ou à en retarder le développement.
Les chercheurs soulignent que l’insécurité alimentaire au sein de la population globale a diminué depuis 2011. En revanche, elle a continué d’augmenter chez les personnes souffrant de maladies cardiométaboliques, comme le diabète de type 2. L’ironie de la situation veut que peu de recherches sur l’insécurité alimentaire aient été menées au sein des populations atteintes de diabète non diagnostiqué ou de prédiabète.
Les données de l’enquête NHANES (National Health and Nutrition Examination Survey) menée entre 2005 et 2014 (auprès de 27 218 adultes de 20 ans et plus) ont été analysées. Les réponses des participants aux questions du module d’enquête sur la sécurité alimentaire évaluaient le pouvoir d’achat consacré à l’alimentation, l’omission de repas en raison de leur coût et la diminution de l’alimentation pour la même raison. La stratification en diabète, prédiabète et à risque de diabète a été réalisée en fonction des réponses à des questions liées au diabète et de la HbA1c.
Les chercheurs ont découvert que, en comparaison avec les personnes non atteintes de diabète, celles souffrant de prédiabète avaient 39 % de risque en plus d’être confrontées à l’insécurité alimentaire, celles avec un diabète diagnostiqué 58 % de plus et celles avec un diabète non diagnostiqué (HbA1c de ≥ 6,5) 81 % de plus.
Ces conclusions suggèrent qu’une intensification du dépistage du diabète au sein des populations confrontées à l’insécurité alimentaire est nécessaire. Leonard E. Egede, MD, MS laisse entendre que ce moment est arrivé et que les professionnels de la santé doivent en prendre bonne note. « L’insécurité alimentaire est passée de 9,7% en 2005-2006 à 15,2 % en 2013-2014 (p < 0,001). La prévalence de l’insécurité alimentaire a augmenté de manière plus importante pour les personnes atteintes d’un diabète non diagnostiqué et de prédiabète qu’au sein des autres groupes. Le dépistages des personnes atteintes de prédiabète afin de voir si elles souffrent d’insécurité alimentaire peut contribuer à informer les recommandations médicales afin de renverser ou de ralentir l’évolution en diabète », explique-t-il.