Le Sri Lanka observe aujourd’hui une transition du fardeau des maladies, qui est passé des maladies transmissibles et de santé maternelles et infantiles à des maladies non transmissibles (MNT) en raison de son évolution démographique et épidémiologique et de sa transition du statut de pays à faible revenu à celui de pays à revenu moyen.
D’après l’enquête STEPS réalisée en 2015, les MNT représentent 85 % du fardeau total des maladies, et le surpoids et l’obésité s’élèvent à 35,2 % chez les plus de 18 ans. Les MNT sont responsables d’un taux de mortalité de 75 %, dont 18 % sont des décès prématurés (30-69 ans).
Le diabète connaît une augmentation exponentielle associée à une baisse alarmante de l’âge d’apparition. La première enquête menée au Sri Lanka en 1988 faisait état d’un taux de prévalence de 2 % dans les zones rurales. En vingt ans, le pourcentage de personnes atteintes de diabète ou de prédiabète dans le pays est passé à 21,8 %.
L’Association sri-lankaise du diabète (DASL) a été créée en tant qu’ONG enregistrée au Parlement en 1992 et le premier Centre national du diabète (CND) a ouvert ses portes en 1995. À l’époque, le pays ne disposait d’aucune installation spécialisée pour les personnes atteintes de diabète. Ce centre d’excellence est axé sur la prévention et les soins primaires et secondaires. La DASL fournit des services cliniques et de laboratoire via le CND, assure la promotion de la santé par le biais de programmes d’éducation, de sensibilisation et de dépistage, mène des recherches en collaboration avec des universités nationales et internationales et soutient la planification politique et la sensibilisation en collaboration avec les pouvoirs publics et d’autres organisations associées.
Un ensemble complet de soins est proposé gratuitement à 700 jeunes moins favorisés atteints de diabète de type 1 (DT1) par le biais de l’Insulin Bank. La DASL tient également le registre national du DT1.
Le Sri Lanka et la lutte contre les MNT
Dans le cadre de nos efforts pour réduire d’un tiers les décès prématurés dus aux MNT d’ici 2030, nous avons mis en place un plan d’action national plurisectoriel et un Conseil national des MNT, qui inclut le réseau NCD Alliance Lanka, créé en 2016. De plus, nous nous efforçons de prioriser la santé dans toutes les politiques publiques.
Le Sri Lanka a reçu une subvention de la Banque mondiale et une aide de l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA) pour financer le développement, réorganiser les soins de santé primaires et renforcer les stratégies de prévention des MNT. À ce jour, nous avons créé 488 centres pour un style de vie sain au sein du réseau hospitalier national, accessibles à toute personne de plus de 35 ans. Par ailleurs, la santé a été intégrée au programme scolaire en tant que matière obligatoire jusqu’en seconde année.
En 2017, des politiques fiscales intelligentes de taxe sur le sucre et un système de feu rouge destiné à faciliter l’identification ont été introduits pour les boissons sucrées. Nous sommes l’un des 30 pays à appliquer une telle taxation. La taxe sur le tabac est actuellement de 90 % et est la plus élevée de la région. Les paquets de cigarettes sont en outre couverts à 80 % d’images graphiques. Une taxe sur l’alcool est également en vigueur et la publicité, la promotion et les parrainages sont interdits tant pour l’alcool que pour le tabac.
La santé mentale et le bien-être font partie intégrante des MNT. Le taux de suicide au Sri Lanka était l’un des plus élevés au monde. Grâce à la restriction de l’accès aux pesticides, il a été réduit de plus de moitié. Le Sri Lanka a par ailleurs mis en branle les quatre engagements assortis de délais exigés des pays lors de la dernière réunion de haut niveau de l’ONU de 2014. D’autres recommandations faites par la mission conjointe de l’Équipe spéciale interorganisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des MNT en 2015 ont également été mises en œuvre.